Pierre-Joseph Proudhon, critique du journalisme et de la propriété intellectuelle - Acrimed | Action Critique Médias
Pierre-Joseph Proudhon, critique du journalisme et de la propriété intellectuelle - Acrimed | Action Critique Médias
Proudhon consacre le dernier chapitre du volume à répondre aux journalistes qui, sans entrer dans les détails de la controverse, contestaient ses vues (critiques) sur l’unification italienne de 1861 [1] et sur un « principe fédératif » qu’il érigeait en panacée politique. Ce chapitre, qui tient plus du pamphlet que de l’analyse, dans un ouvrage dont ce n’est par ailleurs ni l’objet ni le ton, permet à Proudhon, qui se plaint d’avoir « été maltraité dans [sa] personne par la presse unitaire », de régler des comptes indissociablement personnels et politiques.
Néanmoins, ces critiques violentes de la presse et de ses artisans, de leur absence d‘indépendance tant vis-à-vis du pouvoir que de leurs bailleurs, voire de leur corruption, recouvrent-elles sans doute certaines réalités de ces années 1860… Ou du moins témoignent-elles de la représentation que s’en faisait Proudhon, en fonction de sa propre expérience et de ses propres conceptions de la presse et du journalisme. Il avait en effet profité directement de la brusque ouverture et participé à l’effervescence politiques consécutives à la révolution de février 1848 pour créer, dès le mois d’avril, Le Représentant du peuple, un hebdomadaire qui deviendra quotidien et paraîtra sous différents titres, au gré des interdictions successives, jusqu’en 1850.