lunes, 30 de noviembre de 2015

Ce que nous pouvons, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 30 novembre 2015)

Ce que nous pouvons, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 30 novembre 2015)



 Frédéric Lordon
à propos de l'état d'urgence : « (…) Alors oui, un corps politique qui
s’est abandonné à de tels médiateurs, politiques et journalistiques, est
un corps qui n’est pas dans une forme bien fameuse. Le propre des corps
cependant, c’est que leur degré de puissance ne cesse de varier – selon
ce qui affecte différentiellement leurs parties. Or c’est peu dire
qu’ici le corps politique est affecté – du dehors par le meurtre de
masse terroriste, du dedans par ce que, supposément en leur nom, sa
partie gouvernante inflige à ses parties gouvernées. Rendu en ce point,
il n’y a pas trente-six solutions. Deux seulement. Ou bien, comme
souvent, comme tout l’y a de longue date préparé, comme tout dans le
fonctionnement des institutions l’y encourage encore, le peuple se
précipite apeuré dans les bras de l’Etat de police et trouve réconfort
dans un supplément d’asservissement. Ou bien le « goût de la franchise
», comme dit La Boétie, lui revient par un sursaut d’indignation au tour
de vis marginal qui passe les bornes. » (Illustration : Brandalism)




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