miércoles, 8 de febrero de 2017

Souriez, vous êtes surveillés, par Maurice Lemoine (Le Monde diplomatique, janvier 2014)

Souriez, vous êtes surveillés, par Maurice Lemoine (Le Monde diplomatique, janvier 2014)

 

Contrôle social
La mise en place du plan antiterroriste
Vigipirate, en 1978, a imprimé dans les esprits l’équation « vigilance =
sécurité ». Mais, avec la diffusion massive de l’électronique, les
technologies de surveillance ne sont plus l’apanage des seuls
militaires. Téléphones portables, ordinateurs, cartes bancaires et
autres « objets communicants » laissent des traces. Un employeur peut
vérifier le comportement de ses salariés ; des émetteurs se nichent dans
les jouets pour enfants, que leurs
parents peuvent pister à chaque instant à leur insu. La mise en
accusation des « assistés » ayant popularisé le thème de la « fraude
sociale », les progrès de l’informatique ont davantage servi à contrôler
les contribuables percevant des revenus identifiables (salaires,
pensions de retraite, allocations de chômage et indemnités journalières
de maladie) que ceux exilés dans les paradis fiscaux.
En revanche,
dans les banlieues, dans les centres commerciaux, à l’école, sur les
lieux de travail, les caméras de surveillance envahissent notre
quotidien. Déjà testées ici ou là, certaines d’entre elles détectent et
identifient les comportements « qui s’écartent de la norme ». Et que
dire de l’adoption du drone pour l’observation des zones urbaines jugées
difficiles ? Alors que médias et politiques claironnent leur
attachement aux libertés, la figure du suspect prend le pas sur celle du
coupable. Jusqu’à quand accepterons-nous de vivre sous le regard de
cette constellation de « Little Brothers » ?

La tentation du « Loft management »
Stéphane Haefliger

Les « pièges liberticides » de l’informatique
Louis Joinet

Alarmante banalisation des vigiles
Martin Mongin

Sous l’œil myope des caméras