Kateb,
qui signifie « écrivain » en arabe, était issu d’une famille de lettrés
de la tribu des Keblout du Nadhor (Est algérien). Le 8 mai 1945 — il
n’a pas encore 16 ans —, il participe
aux soulèvements populaires du Constantinois pour l’indépendance. Arrêté
à Sétif, il est incarcéré durant trois mois à la suite de la
répression, qui fait quarante-cinq mille morts. Sa mère, à laquelle il
est profondément attaché — c’est elle qui l’a initié à la tradition
orale et à la poésie —, sombrera dans la folie. Cette date du 8 mai
marquera l’existence, l’engagement et l’écriture de Kateb à tout jamais.