Mission inaccomplie de la « communauté internationale » en Afrique de l’Ouest, par Dominique Kerouedan (Le Monde diplomatique)
Mission inaccomplie de la « communauté internationale » en Afrique de l’Ouest, par Dominique Kerouedan (Le Monde diplomatique)
Apparu aux lendemains de la seconde guerre mondiale comme une
conséquence inévitable de la croissance économique, le paradigme du
développement devient moins ambitieux lorsque la crise économique frappe
l’Afrique, dans les années 1980, et que les institutions multilatérales
créent les initiatives censément palliatives que seront les stratégies
de réduction de la pauvreté. La Banque mondiale publie son premier
rapport annuel sur le développement dans le monde en 1978, sur le
thème : « Accélérer la croissance, réduire la pauvreté ».
Tentant de répondre à la situation sanitaire, l’architecture de l’aide
au développement se modifiera au cours des trois décennies suivantes.
Aux acteurs classiques de l’aide bilatérale et des organisations non
gouvernementales (ONG), qui secondent l’Organisation mondiale de la
santé (OMS), s’ajoutent de nouveaux intervenants.
Sévèrement critiquée pour les dégâts sociaux que causent ses
politiques d’ajustement structurel, la Banque mondiale décide alors d’« investir dans la santé » — titre de son rapport sur le développement dans le monde en 1993. « Parce qu’un individu bien portant est économiquement plus productif, et que le taux de croissance économique du pays y gagne, y lit-on, l’investissement de santé étant un moyen, parmi d’autres, d’accélérer le développement. » Pour la première fois, l’OMS se voit contrainte de partager ses prérogatives.
Mortalité des enfants de moins de 5 ans en Afrique subsaharienne en 2010