sábado, 10 de enero de 2015

MEXICO -- "Chanti Ollin": Recuento del desalojo y los presxs.

"Chanti Ollin": Recuento del desalojo y los presxs.

 

Companeras, companeros,

Je voudrais vous informer de ce qui
vient de se passer au Mexique pour moi et mes compagnons du Chanti
Ollin. (Casa en movimiento de la ciudad de Mexico)

Ce mercredi 7
janvier 2015 à l'aube, environ 200 CRS locaux et un groupe de
"bandits-déménageurs"(cargadores) ont procédés à l'expulsion violente de
familles et compagnons qui habitent depuis 11 ans un espace culturel,
qui s'appelle Chanti Ollin et dans lequel je me trouvais.

L'état
mexicain à une nouvelle fois fait preuve de sa volonté d'user de ses
pleins pouvoirs pour poursuivre en toute impunité une politique qui
viole les principes des droits de l'Homme, sans donner une explication
de ses actes et sans ouvrir la possibilité à aucun dialogue.

La
police et les "cargadores" ("golpeadores autorizados") ont usé d'une
violence extrême en frappant violemment à l'intérieur de la maison
chacun d'entre-nous (causant blessures et hématomes importants), nous
quittant par la même occasion l'intégrité de nos effets personnels et
nous expulsant à la rue comme délinquants. (A noter que ce jour environ
19 adultes et 3 enfants étaient présentes dans la maison.)


L'humiliation a été totale, lorsque nous nous sommes retrouvés
dépossédés de notre dignité, genoux à terre sur le trottoir les deux
mains sur la tête, le tout dans un feu d'artifice de photos et de
vidéos. Certains paraissant vouloir exhiber leur exploits en prenant
selfies et faisant signes de victoires devant le travail accompli.


Beaucoup d'objets de valeurs ont ensuite disparus et le reste (meubles,
vêtements et objets en tout genre) ont été sortis, souvent jetés par
les fenêtres, se retrouvant saccagés, souillés sur le trottoir...


Une fois cette humiliation effectuée et toujours sans aucun droit à la
parole ni aucune explication, dix d'entre-nous (1 femme et 9 hommes) ont
été arrêtés, embarqués et emmenés au commissariat.

Nous avons
passé plusieurs heures d'attentes menottés sans que personnes ne nous
clarifie les raisons officielles de notre présence ici, ne nous
communiquent nos droits et nous coupant de tout contact avec
l'extérieur.

Après cette attente une personne nous à demandé de
la suivre, toujours sans information. Habitués certainement à ne pas
avoir plus d'explication (peut être par crainte aussi), nous l'avons
suivi au niveau inférieur de l'édifice et nous sommes finalement arrivés
à l'entrée de ce qui paraissaient être des cellules de garde à vue.


Ne pouvant pas suivre d'avantage ce qui me paraissait être illogique et
illégale, j'ai demandé d'être assisté d'un traducteur parce que je ne
comprenais pas ce qu'il se passait. Il m'a été répondu que celui-ci
viendrait plus tard et que nous allions être mis en cellule seulement le
temps de clarifier la situation. Nous entrons donc en garde à vue sans
une raison claire, sans nous avoir stipuler l'heure, mais nous coopérons
totalement encore une fois.

Nous avons donc été placés dans des
cellules séparées et avons attendu jusqu'au début de soirée et la visite
de deux avocats pour avoir enfin connaissances des raisons précises de
notre détention. Ils nous a été également communiqué nos droits,
notamment la possibilité de payer une caution. Le paiement de cette
caution nous donne le possibilité d'acheter notre droit à la "liberté",
le temps de l'investigation. (En France la présomption d'innocence nous
octroi ce droit)

En résumé si tu as du soutien de personnes à
l'extérieur ayant l'argent pour te sortir de là sous 48h tant mieux,
sinon tant pis tu restes enfermé le temps nécessaire.

En
l'occurrence pour chacun d'entre nous et dans cette situation, le
montant de cette caution à été négociée entre les avocats et l'autorité
correspondante à approximativement 15000 Pesos premièrement, pour
terminer à 11917 Pesos, soit environ 700€. Ce montant astronomique
équivaut à 170 jours de travail (8h/jour) au Mexique, ce que beaucoup
n'ont même pas.

Les chefs d'accusation qui ont finalement été
retenus dans notre cas sont, outrage à la police, résistance à autorité
et dommage publique (accusés d'avoir sali les uniformes policiers avec
de la peinture). Et nos accusateurs sont finalement la police elle même!
Mais toujours aucun lien et aucune explication sur les raisons qui ont
engendré la violation du Chanti Ollin, de notre expulsion, de la
violence utilisée et de la destruction de nos effets et de la casa.


Aujourd'hui nous ne savons toujours pas qui à commandité cette
mobilisation de force (disproportionnée), qu'elle est l'autorité qui
appuie cette demande et pour quelle raison légale.

Après 35
heures d'enfermement et grâce à une forte mobilisation solidaire entre
différents collectifs alternatifs, les familles et les amis de Mexico et
de Marseille, nous avons pu collecté les fonds nécessaires pour pouvoir
libérer sous caution chacun d'entre nous.

Un message aussi pour
les compagnons qui nous ont soutenu dans la rue, devant le commissariat,
sur le lieu du Chanti Ollin, dans les médias et à distance et qui ont
reçu coups, blessures et pour certains qui ont été arrêtés par la
police. Nous savons que les gouvernements n'apprécient guère que soit
dénoncé des actes d'injustices, de violence policière, mais il est
important de poursuivre.

JE VOUS FAIT DONC CETTE DEMANDE:


Faites suivre cette information comme vous le pouvez et si vous avez la
possibilité de faire un don de solidarité pour aider les personnes qui
ont prêter leur argent pour nous libérer, envoyez moi un mail à
rcade95@gmail.com, je vous expliquerait la marche à suivre.

ET
N'OUBLIONS PAS QUE LA LIBERTÉ DE CHACUN D'ENTRE NOUS ET QUE LA CASA EN
MOVIMIENTO CHANTI OLLIN A BESOIN DE SOUTIEN!!! LA LUTTE CONTINUE...

Un merci inconditionnel pour votre soutien...

Q'est-ce la casa Chanti Ollin ou la casa en movimiento?


Le Chanti Ollin est une maison située en plein centre de la ciudad de
Mexico (Mexico city) dédiée à la diffusion culturelle. Différents
collectifs y proposent des ateliers autogérés, on y trouve une
boulangerie coopérative, des ateliers de théâtre, de danse
pré-hispanique, d'élaboration de "byci-maquinas", un collectif de
"grafiteros" reconnus internationalement, différents ateliers de
musique, de fabrication d’instruments, un studio d'enregistrement, une
radio indépendante, un atelier de médecine traditionnelle et j'en
passe...

Le Chanti Ollin fait parti d'un réseau local et
international composé de paysans, d'universitaires et d'un nombre
impressionnants de collectifs et d'individus qui travaillent pour la
défense de la culture, de la liberté, de la conservation des traditions
et qui fondamentalement luttent pour le droit à vivre dignement.

 "Chanti Ollin": Recuento del desalojo y los presxs.