José Bové
Monsanto n’a pas le vent en poupe.... même chez les actionnaires
L’annonce par l’OMS au début du mois de mars 2015 que le glyposate ou RoundUp était probablement cancérigène a sévèrement douché les actionnaires de Monsanto qui revendent leurs actions. Subitement les biotechnologies ne paraissent plus aussi sexy.…
Il aura fallu 20 ans d’opiniâtreté pour arriver à ce résultat. Pendant deux décennies les gens se sont mobilisé et ont mené régulièrement des actions d’un bout à l’autre de la planète, de l’Inde à la France, sans oublier le Burkina Faso ou les Etats-Unis.
La Colombie a interdit l’utilisation de glyphosate pour pulvériser les champs de coca. D’un bout à l’autre de la planète, les activistes grâce à leur persévérance ont entamé la morve de cette multinationale qui se comporte depuis des décennies comme si la planète entière lui appartenait. Les Pays-bas ont interdit la vente de glyphosate aux particuliers, mais laissent encore les agriculteurs s’empoisonner. Si ce produit est dangereux, il faut être cohérent et interdire totalement son utilisation. La France serait bien inspirée de prendre les mesures nécessaires pour bannir ce poison de son territoire.
Il faut se souvenir que Monsanto est parvenue a entrer sur le marché Argentin à la fin des année 1980 de manière totalement illégale en organisant elle-même la contrebande de ses semences, préférant perdre un peu sur le court terme, pour engranger sur le long terme, et polluant ainsi la totalité de la récolte d’un pays. Aujourd’hui 99% du soja et du maïs d’Argentine est transgénique.
Se moquant des gens et des gouvernements, cette stratégie de voyou lui a permis peu à peu de coloniser l’Amérique du sud aussi bien au niveau des terres qu’au niveau des têtes. Madame Katia Abreu, nouvelle ministre de l’agriculture du Brésil, a profité de son passage au Parlement européen la semaine dernière pour faire la promotion des biotechnologie d’une manière indigne. Un représentant de commerce de Monsanto n’aurait pas fait mieux.
Il est nécessaire après les marches du 23 mai 2015, de renforcer encore notre pression contre Monsanto. Les ventes de glyphosate s’effondrent. Les OGM Monsanto sont dans de nombreux cas résistants à cet herbicide qui brûle tout sur son passage. Une interdiction de ce produit se traduira par l’effondrement des ventes de semences. Et les actionnaires commencent à prendre conscience du danger pour leur porte-feuille. Peut-Être comprendront-ils également les dangers pour leur santé et pour l’environnement.
Le journal britannique The Guardian annonçait que les ventes de la multinationale s’étaient effondrées de 34% en 2014. L’année en cours se doit de faire chuter une nouvelle fois les profits de Monsanto.
