sábado, 13 de febrero de 2016

SPAIN -- BILLET RETOUR - Vidéo : le fantôme de Franco hante toujours l’Espagne - France 24

BILLET RETOUR - Vidéo : le fantôme de Franco hante toujours l’Espagne - France 24





Vidéo : le fantôme de Franco hante toujours l’Espagne



Quarante ans après la mort du dictateur Francisco
Franco, l’Espagne ne parvient toujours pas à faire le deuil de son
passé. Entre pro et anti, le pays demeure profondément divisé. Nos
reporters sont allées à Madrid, à la rencontre de ces Espagnols toujours
habités par la mémoire du Caudillo.

Pour beaucoup d’Espagnols, le sujet est tabou. Au sein d’une même famille, on trouve parfois des partisans des deux camps : républicain et franquiste. Au
détour d’une réunion familiale, des générations d’hommes et de femmes
élevés pendant la démocratie ont parfois appris qu’un proche avait
disparu, avait été torturé, fusillé ou enlevé pendant la guerre civile
(1936-1939) ou pendant la dictature du général Franco (1939-1975).



Selon l’ONU, l’Espagne est, après le Cambodge, le deuxième pays au
monde qui a connu le plus de disparitions forcées. Plus de 150 000
personnes sont portées disparues pendant ces années noires, d’après les
chiffres officiels. Des dizaines de milliers d’autres ont été torturées,
des milliers d’enfants volés à leur mère, souvent communiste ou de gauche, pour être confiés à "de bonnes familles catholiques".



Le devoir de mémoire à l'épreuve de la loi d'amnistie


Au lendemain de la transition démocratique, en 1977, l’Espagne adopte
une loi d’amnistie controversée, qui permet aux personnes condamnées
pendant la guerre civile et la dictature de retrouver un casier
judiciaire vierge. Une loi qui a profité aux bourreaux de la dictature.
Aucun des gouvernements successifs n’a eu le courage de remettre en
cause ce texte qui empêche tout procès. Si en 2007, le gouvernement socialiste de Zapatero a adopté une loi de réconciliation nationale permettant une reconnaissance des victimes et l’ouverture de fosses communes, beaucoup l’ont jugée trop timide et inefficace.



Aujourd’hui, de plus en plus d’Espagnols souhaitent obtenir justice
et réparation. Ceux qui sont encore en vie mènent leur dernière bataille
pour que leurs tortionnaires, parfois encore en vie, soient jugés. Les
descendants des disparus veulent aussi connaître la vérité. Savoir où le
corps d’un être cher, père, oncle ou grand-père repose, et quel a été
leur sort. Savoir quelle est leur famille biologique et quelle est son
histoire. Mais leurs appels restent souvent sans réponse, leur plainte
classée sans suite. Pour les victimes et leurs proches, le besoin de
reconnaissance est immense et le combat semé d'embûches.



Malgré de nombreuses condamnations internationales
et la pression de la société civile, Madrid peine à enquêter sur sa
période franquiste et à rouvrir les plaies du passé. Quarante ans après
sa mort, la mémoire du Caudillo, souvent comparé à Adolf Hitler, hante
toujours les Espagnols. Ses partisans continuent même à lui rendre
hommage, à glorifier son rôle dans l’Histoire et comptent bien
réhabiliter leur héros... Alors qu'une grande partie de la classe
politique recherche avant tout l’apaisement, le processus de recherche
de la vérité sur les années noires de l’Espagne reste encore un vaste
chantier.