domingo, 4 de diciembre de 2016

« Jobs Act », le grand bluff de Matteo Renzi, par Andrea Fumagalli (Le Monde diplomatique, juillet 2016)

« Jobs Act », le grand bluff de Matteo Renzi, par Andrea Fumagalli (Le Monde diplomatique, juillet 2016)

 

Le
président du conseil italien Matteo Renzi aime à se présenter comme un
dirigeant politique moderne et innovant. Ainsi, sa réforme du marché du
travail aurait libéré le pays de ses archaïsmes et fait baisser le
chômage. Connues sous le nom de « Jobs Act »,
les mesures adoptées par son gouvernement pour relancer l’emploi n’ont
pourtant fait que pousser plus loin encore la logique des vieilles
recettes libérales.




La flexibilisation du marché du travail italien a débuté en 1983,
quand les partenaires sociaux (fédérations syndicales, patronat et
ministère du travail) ont signé l’accord Scotti (1).
En plus de limiter l’indexation des salaires sur les prix, ce texte
introduisit le premier contrat atypique, à durée déterminée et destiné
aux jeunes : le « contrat de formation et de travail ».
Depuis, de nombreuses lois ont élargi l’éventail des contrats
disponibles, si bien qu’il en existe aujourd’hui près de quarante.
En 1997, la loi Treu a légalisé le travail temporaire ; en 2003, la réforme Biagi-Maroni a inventé le contrat de sous-traitance. En 2008 a été mis en place le système des vouchers, ces « bons de travail »
d’une valeur de 10 euros brut de l’heure surtout utilisés dans les
secteurs peu ou pas qualifiés. La diversification des types de contrat
s’est accompagnée de mesures visant à accroître le pouvoir des
employeurs.

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Gianmaria Giannetti. – « Senza titolo anni ’80 - Foto di amicizia » (Sans titre années 1980 - Photo d’amitié), 2015
Galleria Monteoliveto, Naples, Nice