Lire l’Hommage à la Catalogne de George Orwell, c’est découvrir le
vrai de la guerre d’Espagne à travers un écrivain qui a connu le front,
la misère de la guerre, la blessure miraculeusement hasardeuse, les
rivalités indigestes au sein des forces de gauche, communistes versus
anarchistes, trotskistes et certainement libertaires. La langue y est
précise, le verbe net et fort, le jugement ferme et argumenté à la fois.
Des lecteurs apprécieront la description de l’engagement militaire
sur le front, d’autres savoureront les mots de la guérilla urbaine,
d’autres encore, qui connaissent le Barcelone d’aujourd’hui, ne
manqueront les saveurs des Ramblas, les plus politiques distingueront
les méthodes des communistes de celles des partisans du POUM.
L’Hommage à la Catalogne, contrairement aux propos de certains
critiques, n’est pas un roman, c’est un témoignage fraternel sur ce que
peut être une guerre entre le Bien et le Mal transformée en une
mayonnaise de traîtrises diverses et d’incompréhensions éternelles.
