Jean-Paul Sartre et la guerre d’Algérie, par Anne Mathieu (Le Monde diplomatique, novembre 2004)
« Qu’il est plus simple de ne pas faire cas des objets dangereux, de
travailler simplement à donner un dernier poli au bel outil universel de
la Raison ! De reposer dans le silence, dans l’heureux demi-sommeil
conformiste pendant lequel l’Esprit arrangera tout », s’exclamait Paul Nizan, camarade de Jean-Paul Sartre à l’Ecole normale, dans « Les Chiens de garde », en 1932.
« Non récupérable », la voix de Sartre dérange encore. Elle nous permet
de regarder avec moins de honte cette période de notre histoire. Un
intellectuel, fidèle à sa conception de l’engagement du clerc, mit sa
plume et sa notoriété au service d’une cause qu’il estimait juste.