Le pape contre le « fumier du diable », par Jean-Michel Dumay (Le Monde diplomatique, septembre 2015)
Les droites chrétiennes s’inquiètent de voir un pape au discours
gauchisant et si peu disert sur l’avortement (du moins jusqu'à cette
lettre rendue publique hier http://zinc.mondediplo.net/messages/6737 - private).
Et les éditorialistes de la gauche laïque s’interrogent sur la
profondeur révolutionnaire de cet homme du Sud, premier pape non
européen depuis le Syrien Grégoire III (731-741), qui crie au scandale
face au trafic des migrants, appelle à soutenir les Grecs en rejetant
les plans d’austérité, nomme « génocide » un génocide (celui des
Arméniens), signe un quasi-concordat avec l’Etat de Palestine, appuie
son front, façon prière au mur des Lamentations, sur la barrière de
séparation que les Israéliens imposent aux Palestiniens et se rapproche
de M. Vladimir Poutine sur la question syrienne quand l’heure, chez les
Occidentaux, est aux sanctions contre la Russie en raison du conflit
ukrainien.